Perte de poids obésité surpoids régime

Comment perdre du poids facilement ?

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I – Quand peut-on dire que le poids devient un réel problème ?

Certaines personnes vivent parfaitement bien avec un poids qui ne se situent pas dans les « normes » de santé quand d’autres perdent confiance en elles. Les rondeurs sont aussi un signe de volupté, de sensualité et de bien-être. Les visites médicales n’omettent jamais un contrôle de la prise de poids et les médecins émettent un signal d’alarme quand ils constatent un poids hors des courbes ou une variation inhabituelle entre deux visites.

Mais finalement quels sont les signes qui font pencher la balance vers une prise en charge ?

La perte de poids importante non justifiée et le sous poids sont aussi des problématiques de poids et de santé.  Je les traiterai dans un prochain article.

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La perte de poids importante non justifiée et le sous poids sont aussi des problématiques de poids et de santé.  Je les traiterai dans un prochain article.

1- Se demander si c’est un réel problème :  Le poids ou la prise de poids impacte-t-elle votre santé ? Le médecin a-t-il constaté l’apparition d’une maladie liée au poids ?  Vous sentez vous mal dans votre peau ? Vous fait-il perdre confiance en vous ? Ressentez-vous un besoin d’affiner votre silhouette ? De gagner en énergie ?  D’être moins essoufflé ?

2- Les données anthropométriques : Ces mesures reflètent l’état de santé et la qualité nutritionnelle du patient. Le médecin va demander le poids, la taille pour calculer l’IMC (l’indice de masse corporelle). L’IMC peut être un révélateur du niveau de surpoids du patient. Il permet aussi de différencier un patient en surpoids, en obésité et de qualifier le degré de gravité afin d’identifier les différents risques médicaux liés au niveau de surpoids ou d’obésité.

Le tour de taille est une donnée fiable permettant d’évaluer le niveau de risque du patient. On sait que le tour de taille augmenté est corrélé à des risques de développement de maladies cardiovasculaires, à l’hypertension et au diabète et est souvent la conséquence d’anomalies du métabolisme. Un patient avec un poids dans les normes mais un tour de taille trop élevé doit être pris en charge afin de diminuer les possibles apparitions des pathologies précédentes. Le poids, à lui seul, n’est jamais une donnée intéressante à part dans un suivi de perte ou prise de poids. 

3- L’IMC : Doit-on s’y fier oui ou non ? L’IMC est à considérer avec le mode de vie du patient et pas comme donnée seule. Les sportifs ont tendance à avoir un IMC augmenté dû à leur masse musculaire importante. Mais cela ne doit pas conduire à considérer le patient sportif en surpoids. L’IMC est intéressant à suivre selon les courbes de l’OMS pour les enfants entre 1 et 8 ans afin de surveiller l’âge auquel l’enfant connait le rebond d’adiposité. C’est un marqueur fiable de prévention contre le surpoids et l’obésité infantiles.

4- Si l’on souhaite prévenir les risques dus au surpoids ou lorsque le corps développe des pathologies liées au surpoids.

II- Quels sont les risques dus au surpoids ?

  • Maladies cardio-vasculaires
  • Insulino résistance
  • Diabète de type II
  • Stéatose hépatique non alcoolique
  • Insuffisance rénale
  • Maladies digestives
  • Différents cancers : œsophage, rein, colon, foie, pancréas, endomètre, thyroïde, sein, myélome, leucémie…
  • Apnée du sommeil
  • Inflammations chroniques
  • Fatigue chronique
  • Maladies psychologiques ou des neurotransmetteurs : Dépression, Anxieté, burn out
  • Maladies ostéo-articulaires
  • Asthme
  • Allergies
  • Infertilité, SOPK, Endométriose
  • Diabète gestationnel, hypertension artérielle gravidique, fausses-couches, malformations, macrosomie
  • Maladies dermatologiques 
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III – Alors, peut-on perdre du poids facilement ?

La réponse à cette question va être assez abstraite : je dirais oui et non.

Perdre du poids dépend de nombreux facteurs :

  • L’ancienneté de la prise de poids
  • Votre historique des différents régimes essayés
  • Votre métabolisme
  • La génétique ou les habitudes éducatives
  • Le nombre de Kg à perdre
  • Le sexe du patient
  • Le mode de vie : sédentarité, activité physique, famille ou seul, les revenus, la vie sociale, la vie professionnelle
  • Le travail posté
  • L’état de santé : permet-il la reprise de l’activité physique ? les douleurs sont-elles handicapantes ? les problèmes de santé sont-ils bien pris en charge ?
  • La fatigue physique
  • La santé psychologique : la confiance en soi, la persistance, la vision de son corps, le regard des autres, la fatigue mentale
  • Le rapport à l’alimentation
  • Le rapport aux autres
  • Le sommeil
  • Ce que vous êtes prêt à investir en temps et en volonté

Une prise de poids récente expliquée par une grossesse, par exemple, ou un changement de travail ou l’arrêt brutal de l’activité physique (confinement) peut être travaillée rapidement avec un retour à la silhouette de base et un maintien. Les changements seront plus simples à réaliser et à encrer dans le quotidien car la mémoire de votre corps n’a pas oublié votre poids de forme et vos habitudes qui permettaient de le maintenir.

Les mauvaises habitudes alimentaires et de mode de vie, lorsqu’elles sont prises en charge rapidement, se modifient plus facilement. On considère qu’en moyenne 21 jours suffisent pour contre balancer des mauvaises habitudes. Le corps, lui, reprendra sa « forme » à son rythme.

Un surpoids ou de l’obésité, expliqués par une pathologie, un désordre hormonal et qui sont anciens avec de nombreuses fluctuations de poids seront plus difficiles à travailler et demanderont une forte rigueur et une force mentale. C’est pour cela, qu’il n’est pas exceptionnel d’être accompagné psychologiquement dans une perte de poids. La force mentale exigée est très importante et le soutien de vos proches, de votre entourage est essentiel.

IV – Quelle est la prise en charge en micro nutrition pour perdre du poids « presque »  facilement ?

  • La première étape est d’identifier les causes de cette prise de poids : modification récente des habitudes et du mode de vie, apparition ou persistance d’une pathologie qui explique la prise de poids (diabète, hypothyroïdie, pathologie endocrine, âge, modification hormonale, stress excessif et chronique, prise d’un médicament facteur d’augmentation du poids, pathologie digestive…). En identifiant la cause, il sera plus simple de préconiser les bonnes indications nutritionnelles et du mode de vie pour perdre du poids plus facilement.

Identifier la cause permet aussi une prise en charge médicale parallèle afin de la traiter si nécessaire.

  • La seconde étape est de bien connaître l’histoire du patient et de comprendre le ou les déclencheurs de ce changement physique. Il est essentiel de savoir détecter un facteur déclenchant (hors maladie) afin de travailler sur le long terme et de pouvoir éviter plus tard les récidives. Parfois ce déclencheur doit être pris en charge par un autre professionnel de santé et c’est tout à fait normal.
  • La troisième étape est de décrypter le mode de vie du patient sous toutes ces coutures pour dans un premier temps expliquer ce qui peut poser problème et freiner la perte de poids et dans un second temps adapter les différentes indications à ses possibilités. Aucun régime ne conviendra à tous les patients, aucun protocole n’est applicable pour tous. Chaque patient aura ses prescriptions spécifiques et ses adaptations. Aucun rythme ne peut être imposé, c’est le corps qui décide la manière dont il va accepter ces différents changements et comment il va réagir et si la perte de poids se fera facilement ou prendra plus de temps.
  • La quatrième étape m’appartient avec la collaboration du patient. Elle est d’assurer un suivi régulier avec un contrôle des réactions, des blocages et de prescrire les recommandations les plus efficaces et les plus adaptées.

V – Quelles sont les premières recommandations qui permettent de déclencher une perte de poids ?

La grande majorité de mes patients en désir de perdre du poids ont certains points communs qui orientent quelques recommandations dans la même direction.

  • Un intestin perméable : un intestin perméable, avec un déséquilibre du microbiote intestinal, est un facteur de surpoids et d’obésité mais aussi une conséquence. Par exemple, certaines études confirment un déficit en certains probiotiques tels que Saccaromyces boulardii Biocodex chez les personnes en surpoids, qui lorsqu’elles sont administrées permettent une perte de poids et de diminuer les inflammations dues à l’obésité. Les modifications du microbiote intestinal sont souvent corrélées à des réponses positives de l’hôte. L’objectif est de réparer l’intestin et de rééquilibrer le microbiote pour permettre une meilleure assimilation des nutriments, une diminution des inflammations et une perte de poids.
  • Un déséquilibre alimentaire par rapport au métabolisme de base et aux dépenses quotidiennes : La majorité ont une consommation de sucre  trop importante au quotidien. Cet excès ne correspond pas au métabolisme et donc aux dépenses quotidiennes du patient. Si ce sucre n’est pas utilisé par les muscles, il sera transformé et stocké sous forme de tissus adipeux donc beaucoup plus complexe à faire partir. Cet excès de sucre va également conduire à l’insulinorésistance, au diabète, à la stéatose hépatique non alcoolique (troubles du foie), à la dépression, à la fatigue chronique, à la perte de sommeil, au stress, irritabilité et aux inflammations. 
  • Une perte de sensation de faim et de satiété : On retrouve un rapport à alimentation particulièrement complexe. Les patients se sentent déconnectés de leur corps et de leurs sensations. Ils peuvent manger en grande quantité sans faim. Ils peuvent ressentir la faim mais ne plus savoir reconnaitre les indicateurs d’un corps rassasié.

Il s’agit alors de rééduquer le patient à prendre son temps, à manger avec plaisir, à mâcher, à prendre le temps de considérer les odeurs, les goûts, les textures, à mettre des couleurs dans son assiette, et à écouter les signaux de son corps.

  • Une méconnaissance importante de ses besoins nutritionnels dans la journée : De nombreux patients ont besoin de recevoir de l’information pour comprendre comment notre corps fonctionne la journée et quels sont ses réels besoins. On évoque l’absolue nécessité de consommer un petit déjeuner protéiné le matin notamment pour la synthèse des neurotransmetteurs (fournissent de l’énergie et évitent la dépression). On explique que la consommation de gras, tant incriminée chez les personnes en surpoids, n’est en réalité pas un problème tant que le patient s’oriente vers le « bon » gras, au bon moment de la journée et sans excès. On parle des fonctions des différentes vitamines, minéraux, oligo éléments pour permettre au moteur de fonctionner à la bonne vitesse.

On argumente l’importance d’éviter les produits transformés, lait de vache et gluten particulièrement inflammatoires et qui ne font qu’entretenir le surpoids. Et de préférer consommer tous les produits frais, de saison, de les cuisiner sous plusieurs formes, de les redécouvrir, de réapprendre à les apprécier.

  • Un manque d’information concernant le fonctionnement du métabolisme : Pour les patients concernés, on rappelle le besoin de reconsidérer les protéines, d’augmenter sa consommation et au bon moment de la journée. Un travail est aussi réalisé sur le rythme des repas par rapport aux besoins du corps. La revue Cell Metabolism a récemment publié le résultat d’études qui confirment que « l’heure à laquelle nous mangeons a un impact important sur notre dépense énergétique, notre appétit et les voies moléculaires dans le tissu adipeux ». La leptine et la ghréline, les hormones régulatrices de l’appétit, diminuent largement si le dernier repas de la journée est pris tardivement. Ce qui signifie que ces personnes, le lendemain, auront une moins bonne sensation de satiété et donc favoriseront le grignotage ou la consommation d’aliments à teneur élevée en calories. D’autres parts, ces personnes auront une diminution importante de leurs dépenses énergétiques le lendemain ce qui favorisera l’augmentation de l’adipogénèse (création de tissus adipeux) et diminuera la lipolyse (utilisation du gras en énergie). Nous redonnons donc du sens à l’importance du rythme des repas en fonction de son mode de vie, de son métabolisme énergétique et de sa sensation de faim.

VI- Pourquoi le décompte des calories ne permet pas de perdre du poids facilement ?

Aujourd’hui, les études ont prouvé que ce n’est pas le nombre de calories avalées qui aura un impact sur le poids mais la qualité des calories et des nutriments. De plus, suivre un régime stricte hypocalorique aura de fortes chances d’avoir un effet contraire lors de la reprise alimentaire normale et donc une reprise du poids perdu.

Pour perdre du poids facilement, il faut remettre la machine en route, remonter le métabolisme de base en travaillant sur l’activité physique, la thyroïde, les nutriments, changer son mode de vie et adopter une alimentation qui corresponde à ses besoins et qui est acceptable sur le long terme.

Céline Matrullo – Micro nutritionniste fonctionnelle – Perte de poids adulte et enfants.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24917595/

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